Un grand nombre d'informations était venu inonder les oreilles de Nikita.

Tout à ses émotions, il était resté figé, le regard vide, sourd au monde. Mais une douleur lui déchirait les entrailles, celle de voir les larmes couler des si jolis yeux de Lou...

Incapable de lutter contre l'attendrissement et le besoin de le rassurer, il passa ses mains chaudes sur les joues et le fit s'allonger sur le dos en se positionnant à quatre pattes au-dessus de lui. Lentement il rapprocha son visage du sien de manière à ce que leurs lèvres se frôlent... Retrouvant sa détermination, il le défia du regard.

- Il y a un seul moyen de ne pas me perdre, Lou. Va la voir, explique-lui que tu es tombé amoureux de quelqu'un d'autre. Tu n'as pas besoin de préciser que je suis un mec si tu n'en trouves pas la force, mais si tu es sûr de ce que tu viens de me dire, romps avec elle. Je ne peux rien te promettre entre toi et moi, mais si tu joues avec elle tu me perdras à coup sûr...

Lou, mal à l'aise face à tout ce qu'il venait de dire à Nikita, avait détourné le regard. Il ne voulait pas jouer avec qui que ce soit. Jouer avec les sentiments d'une personne est la pire des choses que l’on puisse faire.

Un peu soulagé par les propos de Nikita, Lou arriva à se calmer un temps soit peu.

- C'était prévu... je sais que je ne dois pas jouer avec elle, ni avec toi. Mais... Je... Je ne veux pas le faire là tout de suite... Faut que je lui en parle face à face mais là je... Je veux pas te quitter... Tu... Tu veux bien que je...

- Que tu quoi ? Questionna le brun avec douceur.

- Que je reste là...

Un sourire se dessina sur les lèvres de Nikita. Sans prévenir il vola un nouveau baiser à Lou, plongea la tête contre la peau chaude et tendre son cou, et s'allongea sur lui.

- Reste tant que tu veux. Lui murmura-t-il.

Il descendit ses paumes sur les hanches de son "matelas humain" et les étreignit.

- Serre-moi encore dans tes bras, comme cette nuit...

Lou se sentait bien, Nikita, allongé sur lui qui lui demandait de le prendre dans ses bras. À ce moment-là toutes ses craintes s'envolèrent. Sans attendre, il enroula ses bras autour du dos de son aîné, avant de glisser une de ses mains sous son sweat-shirt afin de frôler sa peau.

- Je peux rester pour le week-end alors ? Hein ? Dis... ? Il venait de prendre une voix et une intonation d'enfant avant de l'embrasser dans le cou.

- B-bien sûr ! Réussit à prononcer le brun.

Le corps de Nikita venait, au quart de tour, de réagir la proximité de Lou, et à la douce chaleur de ses mains... Il ne bougea cependant pas et ne dit rien à ce sujet, de toute façon Lou le sentait forcément...

Embarrassé, il tenta de ne pas bouger d'un pouce et de contrôler les battements de son cœur et sa respiration...

Lou remarqua néanmoins la réaction de Nikita, voulant jouer celui qui n'avait rien vu, il continua à effleurer sa peau, donnant quelques tendres baisers dans son cou, parlant entre chaque.

- Quelque chose ne va pas ?

- Euh... Si, si ça va ! Mentit Nikita.

Nikita remonta ses mains et accrocha ses bras autour du cou du blond, luttant pour maintenir un rythme de respiration à peu près normal...

Voyant le mal qu’il avait, Lou en rajouta.

- Niki!! Mens pas, sinon...

Il ne finit pas sa phrase par des mots, mais par des gestes. Il commença à le chatouiller. Des chatouilles, qui étaient mélangées à quelques caresses.

- Han Lou arrête, j't'en prie !

Se débattant comme il le pouvait, Nikita se retrouva assis sur le bassin de Lou. Comme il ne portait pas de sous-vêtements et que le tissu de sa salopette était très fin, même un malvoyant aurait vu dans quel état se trouvait son organe. Rouge de honte, il couvrit son entrejambe de ses mains, mais n'eut pas le réflexe de se déloger de son perchoir.

Lou s’arrêta immédiatement.

- Ok j'arrête, désolé mon amour...

Confus par le dernier mot qu'il venait de lâcher, Lou détourna le regard, arrêtant ainsi de regarder Nikita dans les yeux, pour poser son regard sur le bassin de ce dernier. Il remarqua à ce moment là, quelque chose qu'il avait cru bien sentir, surpris et quelque peu heureux de voir cette réaction s'installer chez l’objet de son désir, Lou redressa son buste et vint capturer, dans un doux baiser, les lèvres de Nikita.

Ce dernier, les mains toujours placardées sur son sexe, avait de plus en plus de mal à se calmer.

Il accepta tout de même avec délice le baiser du modèle.

Doucement et contre ses lèvres, caressant en même temps l'une de ses joues, Lou murmura.

- Tu peux aller prendre une douche froide si tu veux... Je te sens un peu... Un peu tendu. T'iras peut-être mieux après. Désolé de te mettre dans cet état, c'était pas mon but premier tu sais...

Nikita se recula doucement, le jaugeant en chien de faïence...

- Une douche froide, tu veux que j'attrape la mort ? Non, je veux rester encore dans tes bras...

D'un geste qui l'étonna lui-même, il retira ses mains de devant l'objet du délit, et retira son sweat qu'il jeta au sol, avant de se lover contre Lou, nu sous le fin patchwork de coton de sa salopette.

- De toute façon tu dois quand-même être bien content de mettre dans cet état, non ?

Lou, surpris, battit incessamment des paupières en voyant Nikita retirer son sweat. Il en resta bouche bée. Lorsque Nikita se jeta dans ses bras, il ne se fit pas prier pour répondre à son geste, il le serra fort contre lui, se rallongeant sur le clic-clac en même temps.

- Oui peut-être mais... Je veux pas... Tu sais, je... Oh, et puis merde, je vais arriver à parler un jour, moi ?!

Lou prit une grande respiration et reprit.

- Je veux pas te forcer à quoi que ce soit. Je me suis énormément attaché à toi. Je veux pas bousculer les choses, c'est pour ça que je t'ai proposé une douche, pour que tu te sentes mieux. Et puis j'ai jamais... Avec un mec et... Je veux pas le faire si les sentiments sont à sens unique... Non, c'est pas ça que je voulais dire... Je veux pas te forcer... Je... Et merde, je trouve jamais les bons mots...

- Mouais, dans ce cas, tu peux te contenter de te taire, ça marche aussi...

Comme pour faire passer la pilule, Nikita alla de l'avant tout en testant les limites du beau blond, il se redressa un moment, détacha les bretelles de sa salopette et la laissa glisser à ses genoux, dévoilant complètement son anatomie, avant de revenir s'allonger collé-serré contre lui

- Tu n'es pas obligé d'utiliser le matériel tout de suite, mais rien ne t'empêche d'apprécier le panorama et de faire une dégustation des produits régionaux.

En voyant Nikita se dévêtir, Lou passa directement au rouge pivoine. En le voyant ainsi, sans sa salopette, se fut son anatomie à lui qui réagit violemment. Il commençait à avoir du mal à respirer. Son cœur battait irrégulièrement, il s'affolait sans pouvoir se calmer.

- Niki attends... Mais...

Lou s'arrêta, finalement il avait envie d'aller plus loin... Il serra encore plus fort Niki dans ses bras, déposant sa tête au creux de son cou.

Ce dernier éclata de rire tout seul et retrouva directement son sérieux avant d’aborder quelque chose de plus problématique.

- Tu veux que je t'accompagne, quand tu iras lui dire ? Je veux dire, pas rester à te tenir la main comme un con, mais du moins t'accompagner jusqu'au lieu de rendez-vous que tu lui donneras...

- Oui... s'il te plait viens avec moi... Et... Attends-moi...

Nikita laissa échapper un soupir d'aise et pressa son bassin plus fort contre celui de son modèle...

- D'accord, je viendrai te soutenir... T'en fais pas...

Sans attendre, il posa ses mains sur les hanches de Lou et glissa ses doigts sous le tissu du boxer pour le lui retirer. Il le fit glisser lentement le long de ses cuisses finement musclées puis de ses mollets, jusqu'à ses chevilles délicates et puissantes, puis hasarda sa jambe gauche entre ses cuisses brûlantes.

Leurs bassins affolés se rencontrèrent au même moment que leurs lèvres entrouvertes, l'invitation était plus que claire. Lou n'en pouvait plus, il se retrouvait nu devant le regard de Nikita. Lorsque leurs bassins se rencontrèrent, il ne put retenir un fin gémissement... Un peu stressé d'une si proche intimité avec un homme, Lou ne savait pas trop quoi faire, il se laissa donc porter par ses envies. Ses mains parcoururent le dos de Nikita, pour ensuite descendre jusqu'à ses fesses, effleurer ses cuisses, puis remonter jusqu’à ses omoplates. Lou laissait sa langue vagabonder et jouer avec celle de Nikita, ce qui rendait ce baiser de plus en plus intense, et quelque peu pressant.

Ce qui n'était pas pour déplaire à Nikita qui, mû par une intuition inconnue, se laissait aller sans retenue sous les caresses de Lou, gémissant par moments.

C'était la première fois que le blond se sentait aussi audacieux envers quelqu'un, ses mains continuaient à caresser Niki, l'une d'elle évoluait au niveau de la colonne vertébrale et descendait jusqu'à ses reins, tandis que l'autre passa devant et commença à effleurer le torse, les pectoraux et allait même jusqu'au bas-ventre de Nikita. Leurs lèvres ne voulaient pas se décoller plus d'une fraction de seconde.

Elles se décollèrent, pourtant, de surprise, lorsqu'une silhouette inconnue fit irruption dans la pièce et cria, outrée au plus haut point. C'était Madame Raffault, la voisine du dessus, une mamie qui, souvent trop pressée d'arriver chez elle, se trompait d'étage et débarquait chez Nikita. En temps normal, elle se contentait de le saluer et de se confondre en excuses avant de refermer et de continuer son ascension, mais là, le spectacle déroutant auquel elle venait d'assister à l'insu de son plein gré la fit tourner de l’œil et s'écrouler au sol.

Ne perdant pas ses réflexes, Nikita plongea dans sa salopette et tenta de la réanimer en lui tapotant les joues, sans succès.

- Vite ! Appelle les pompiers ! Cria-t-il à Lou qui avait passé un pantalon.

Ce dernier s'exécuta, et les secours arrivèrent dix minutes plus tard. Entre temps, Nikita avait pris les clés de sa voisine et l'avait laissée aux bons soins de Lou, tandis qu'il était monté chez elle à la recherche de numéros de proches à joindre en cas d'urgence. Il ne trouva qu'un seul numéro sur la région Parisienne, la pauvre femme n'avait que sa petite-fille. Nikita l'appela et l'attendit à l'entrée du bâtiment, elle ne se trouvait pas loin et arriva quelques minutes avant les pompiers.

- Qu'est-ce qui s'est passé, exactement ? Demanda-t-elle à son arrivée.

- Hé bien... Elle s'est encore trompée d'étage, et... Elle m'a surpris, nu avec... Mon amant... Il est en train de s'occuper d'elle, là.

La jeune femme, trop inquiétée par l'état de sa grand-mère, ne se formalisa pas du renseignement et monta les escaliers quatre à quatre, pour arriver au premier étage où un blond qu'elle connaissait fort bien s'occupait de sa grand-mère...

- Lou ???!!